jeudi 23 janvier 2014


















AUBE 
"Le syndrome aquatique" 
Silentes Minimal Editions, 2008. 
Réédition de l'album "Aqua Syndrome" sorti en 1997, avec un deuxième CD de bonus live enregistrés en 1997, en Allemagne et au Japon.

L'intention de départ paraissait noble et chargée d'espoir : réaliser une musique à partir de sons naturels d'eau. D'eau qui coule à torrent, au goutte à goutte, en pluie, qui bouillonne, tourbillonne, qui ronfle quand elle suit son cours tracé dans le paysage.
Hélas une intention, aussi noble soit-elle, n'a jamais remplacé une solide réflexion sur l'architecture à donner à ses sons, même les plus beaux. Ici, le japonais Akifumi Nakajima, l'homme qui se cache derrière le projet Aube, a trop tourner avec un panel de sons réduit à un monomaniaque "glou-glou", plusieurs goutte à goutte et quelques ronflements liquides, resserre considérablement le champ des possibles et se retrouve contraint, le dos au mur, à se répéter et à accumuler les effets pour essayer de faire passer la pilule. Et que je te rajoute de la réverbération en veux-tu en voilà, et que je te noies les sons dans le delay et dans les grondements magmatiques (bonne idée mais le résultat est un peu court), et que je laisse tourner une boucle d'écho de goutte pendant cinq minutes comme dans la fin de "Aqua syndrome II" alors même que ce morceau est peut-être le meilleur moment de ce disque avec son superbe crescendo des cinq premières minutes... qui se termine donc, malheureusement par une accumulation de gouttes réduisant à néant et diluant l'effet de départ. A d'autres moments la matière utilisée est tellement rachitique que la pièce s'écroule avant même d'avoir pu entamer une quelconque élévation ("Refloatation" et ses 17 minutes).
Ce disque fait partie de ces œuvres à fort potentiel mais dont les promesses non tenues laissent un mauvais goût de ratage, une frustration à la hauteur de la déception, même si cela n'est pas dommageable à la qualité de certains autres disques de Aube à l'instar de son magnifique "Métal de métal" sorti seulement un an avant. Comme quoi le monsieur semble plus inspiré par le métal que par son éternel ennemi corrosif.

Aucun commentaire: